En dix lignes, comment dire quelque chose d’un parcours de vingt ans ? J’ai découvert l’écriture de Valère Novarina grâce à la comédienne ChrisDne Koetzel, et je l’en remercie infiniment. C’était vers 2006, vers 2003, vers Villey-Saint-EDenne, Brens, Vandœuvre-lès-Nancy, et depuis ceRe époque, le texte de L’inquiétude n’a cessé de me bouleverser, de
m’inquiéter, de m’obséder, de me pétrir, sans que jamais je comprenne tout à fait ni comment ni pourquoi. Vingt années, à être traversé par ce texte, sur les chemins, près
des ruisseaux, sur des plages, aux forêts, aux vaches, aux amis parfois… Vingt années à sentir ce texte creuser des sillons dans la carcasse, cogner sur les dents, résonner dans le cœur, pleuvoir aux poumons, grigner dans le ventre.
C’est un monologue, théâtral : c’est l’histoire bête et drôle de Jean Qui Cloche. C’est de la viande tout étonnée de voir le verbe qui jaillit ; c’est à la fois mystique et rabelaisien.À chaque ligne on s’y perd ; à la ligne suivante on s’y retrouve. Aujourd’hui, je me sens prêt à vous le dire. Voilà. « Un animal vient de vous parler, par précaution avant de se taire. »